Construire pour
le futur
Steiner SA a construit sa première maison en 1947. Depuis, sont venus s'ajouter plus de 1200 immeubles d'habitation, 540 immeubles commerciaux, 45 hôtels et 150 infrastructures que Steiner a développées, construits ou rénovés. Nous souhaitons vous présenter ici 0,75 % de ces constructions.
Lorsqu’en 1939 Karl Steiner, âgé de 28 ans, dirige l’aménagement intérieur du Kongresshaus de Zurich, il se dit: «Je peux faire encore plus! Je pourrais également diriger la construction de tout un bâtiment à des prix et des délais garantis.» Lorsqu’il découvre, en 1946, un terrain à vendre à la Talstrasse, à proximité de la Paradeplatz, il saisit l’occasion avec un partenaire.
Il rase les deux villas et construit un îlot d’immeubles de 20 m de haut. Steiner veille à l’utilisation de bons matériaux et à une réalisation de qualité. Entre les piliers en calcaire de Soleure, on voit s’installer des locaux commerciaux avec des vitrines, et dans les cinq étages au-dessus des bureaux dont l’alignement des fenêtres attire le regard.
Karl Steiner n’a pas froid aux yeux. Les coûts de construction s’élèvent à CHF 115 par m3. La situation se complique encore lorsque son partenaire se désiste et qu’il doit lui payer sa part. Mais finalement, les travaux à peine terminés, Steiner parvient à louer le bâtiment immédiatement. Il remporte même le prix des «bâtiments de qualité de la ville de Zurich».
Le bâtiment appartient toujours à la famille Steiner et il est toujours apprécié de ses locataires. En 2014, le fameux architecte d’intérieur Alfredo Häberli y conçoit un local d’avant-garde pour le compte d’un magasin de prêt-à-porter pour hommes.
Un échafaudage entoure toujours les murs en marbre de Soleure.
Vue du carrefour Talstrasse/angle de la Pelikanstrasse: la hauteur réglementaire des constructions est limitée à 20 mètres sur la Talstrasse, et à 16 mètres sur la Pelikanstrasse.
Le 30 novembre 1960, il n’y a pas au Parlement zurichois de sujet à l’ordre du jour plus urgent que celui-ci: une entreprise privée peut-elle louer un bâtiment de bureaux à la ville de Zurich? Jusqu’à présent, la ville avait toujours construit elle-même ses bâtiments. En raison d’un manque important d’espace, le conseil municipal propose de louer un bâtiment situé Parkring 4, dont la construction sera réalisée par Steiner SA. Le loyer de CHF 70 par m² serait intéressant et se justifierait par le simple fait «que l’entreprise générale peut gérer les travaux d’une façon rationnelle» (Schweizerische Bauzeitung). Après un débat passionné, le Parlement approuve le projet par 54 voix contre 52.
Le 21 janvier 1963, le Service de l’éducation publique s’installe dans la construction neuve pour un loyer de CHF 321 540 par an. À titre de comparaison, la ville de Zurich paie aujourd’hui CHF 26 millions par an pour la location de bureaux.
L’architecture suisse a «presque partout quelque chose d’adorable, de mignon», écrit Max Frisch (architecte autodidacte) en 1953. Il n’aurait pas pu l’affirmer en parlant de l’Amtshaus. La construction apporte une touche de modernité dans l’agréable quartier Enge, ne serait-ce que par son audacieuse façade quadrillée équipée du «Système K. Steiner», une structure en aluminium, des fenêtres en bois et des vitrages recouverts d’un film bleu. En 1966, la ville achète le bâtiment. Depuis 2005, il est classé monument historique.
Typique des années 60: la façade tramée préfabriquée «système K. Steiner» en bois, aluminium et verre.
Tout simplement superbe: une cage d’escalier, de laquelle partent deux couloirs par étage.
Swissair ne cesse de croître. Entre 1946 et 1966, elle multiplie par 40 le nombre de ses passagers, passant de 60 000 à 2,4 millions par an. On achète des avions les uns après les autres. Le siège sis à Hirschengraben (Zurich) a atteint ses limites en termes d’espace.
En 1959, Swissair charge Steiner SA d’acquérir un terrain pour une construction neuve. Steiner en trouve un à Balsberg. L’ennui, c’est que le terrain de 50 000 m² est situé sur deux communes: Opfikon et Kloten. Avec habileté, Steiner parvient à impliquer les deux. En 1963, il obtient le permis de construire.
Si ce bâtiment est devenu un événement marquant dans l’histoire de Steiner, ce n’est pas seulement dû à la fascination qu’exerce son client, mais aussi à l’ouvrage lui-même qui s’inspire clairement de l’école moderne américaine avec ses cours et ses façades tout en fenêtres. Le cabinet d’architectes de Steiner, à l’époque le plus important de Zurich, est l’auteur du projet. Un apprenti dessinateur en bâtiment se penchait avec un zèle tout particulier sur la planche à dessin: Peter Steiner, le fils du patron, alors âgé de 18 ans.
Le «Balsberg» est situé sur la route nationale à proximité immédiate d’un nœud de transports, entre Zurich-Oerlikon et l’aéroport de Kloten.
Gros œuvre du parking, qui pourra accueillir 670 voitures.
En 1965, l’informatique fait son entrée dans l’entreprise Steiner. Dans ce domaine, IBM est le leader. Sans un ordinateur IBM, la NASA n’aurait probablement pas pu se poser sur la lune. Construire le siège social suisse de cette entreprise internationale est non seulement un honneur pour Steiner, mais aussi le début d’un partenariat de plusieurs décennies.
Le terrain à bâtir est l’un des plus chers dans Zurich: une parcelle non bâtie Quai Général-Guisan suite à la démolition du Palais Henneberg. Comme architecte, IBM choisit le meilleur maître d’œuvre de Zurich de l’époque: le professeur Jacques Schader. En 1969, ce dernier avait fait sensation au niveau international avec l’école Freudenberg, non loin du Quai Général-Guisan. Pour cette occasion, il conçoit le plus bel immeuble de bureaux de Zurich.
Une façade quadrillée en verre et en métal léger anodisé constitue l’enveloppe des différents volumes. Le bâtiment ne partage que les dimensions avec les édifices historiques voisins, car l’aspect ornemental est étranger à Schader. Pour lui, l’utilité, la résistance et la beauté classique sont plus importantes. Ces valeurs renvoient à la formation initiale de Schader. Tout comme Karl Steiner, ce grand architecte est entré dans l’univers du bâtiment par la porte de l’aménagement intérieur.
Avec le nouveau siège social d’IBM, la modernité acquiert une place prédominante à Zurich.
Le centre de calcul d’IBM.
Comment faire avec autant d’étudiants? Déjà dans les années 60, un débat sur l’extension de l’Université de Zurich déchaîne les passions. Au cœur du débat se trouve Karl Steiner qui reçoit une commande du Conseil exécutif zurichois pour l’extension de l’Université de Zurich en 1961 et qui publie, à ses frais, en 1965, une étude sur les «problèmes que pose l’extension des hautes écoles». En tant que membre de la commission de la planification cantonale, il propose de construire un nouveau campus sur le terrain du Strickhof.
Aussitôt dit, aussitôt fait. En 1971, le peuple approuve le crédit-cadre de plus de CHF 600 millions. Deux ans plus tard, commence la 1re étape de construction. Steiner participe aux constructions de laboratoires. Lors de la 2e étape, il est fait appel à Steiner SA en tant qu’entreprise générale. Elle peut enfin mettre en œuvre les postulats de son étude de 1965: amphithéâtres multifonctionnels modulables adaptés à l’affluence, architecture fonctionnelle, éléments préfabriqués en béton et aménagement intérieur standardisé de la maison Steiner, bien entendu.
L’inauguration a lieu en 1983. L’engagement de Steiner SA avec la haute école ne s’arrête pas là. En 1997, l’entreprise gère le plus grand projet de construction de la Confédération, la 3e étape de l’ETH Hönggerberg. En 2015, elle rénove le bâtiment HPM à Hönggerberg et l’agrandit.
Le grand auditorium, climatisé, dispose des dernières technologies.
Très colorés: les bâtiments de la 2ème étape de construction.
Tel un énorme reptile, le Quai du Seujet serpente le long des berges du Rhône. Des appartements, des bureaux, des zones commerciales, des restaurants et une école fusionnent en une Megastructure unique, telle que l’a décrite le théoricien de l’architecture Reyner Banham, en 1979. S’étendant sur 300 m et composé de quinze étages, l’édifice est une ville dans la ville. Il constitue ainsi une antithèse de la cité du Lignon et des autres lotissements d’agglomération qui ont poussé comme des champignons dans les années 60 et 70 en Suisse et ont contribué à l’exode urbain.
Le Quai du Seujet est colossal, mais il a aussi une âme. La configuration en dégradé des volumes offre des chemins pour se promener et des terrasses ouvertes au cinquième étage avec une vue magnifique sur la vieille ville. Afin que les habitants du quartier limitrophe Saint-Jean profitent toujours de la belle vue, les architectes ont étagé les volumes au centre. Les 99 appartements du Quai du Seujet bénéficient également d’une vue panoramique; leurs plans expérimentaux sont assez surprenants: la salle à manger est orientée avec un angle de 45° hors de la façade créant une vision et une perception spatiale totalement nouvelles.
Quai du Seujet au début du 20ème siècle.
Grand chantier sur les bords du Rhône: après les travaux de génie civil et les ouvrages de soutènement, la construction du bâtiment peut démarrer.
Des matériaux nobles destinés à l’aménagement intérieur du rez-de-chaussée Quai du Seujet.
Depuis 1956, Procter & Gamble, à Genève, conquiert de nouveaux marchés en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Son succès est tel que le groupe américain est le troisième plus gros employeur privé dans le canton de Genève. En revanche, Steiner n’en est encore qu’à ses débuts dans la ville du bout du lac. L’entreprise zurichoise n’a ouvert une filiale à Genève qu’en 1979.
Steiner s’est d’autant plus réjoui de remporter l’appel d’offres en 1983 pour la construction du nouveau siège représentatif de Procter & Gamble en Suisse.
Selon les plans de Bernard Erbeia, Steiner érige un immeuble dont les neuf étages reposent sur un socle de trois niveaux. Composée de fenêtres isolantes, la façade réalisée avec le plus grand soin par Steiner n’est traversée que par de fins profilés en aluminium. Elle se présente comme un miroir de l’environnement de la Genève internationale. Les pièces sont entièrement climatisées selon l’«american way of life».
En 1985, un mois plus tôt que prévu, 550 employés ont pu s’installer dans leurs nouveaux bureaux.
Trente ans plus tard, le siège de l’entreprise est transformé en Nations Business Center, à nouveau par Steiner, mais cette fois par le service de transformation et rénovation.
Miroir, mon beau miroir – le restaurant du personnel devant la façade en verre.
La construction de laboratoires, une force de Steiner à l'époque. Ici, un test de résistance pour les couches.
Fort heureusement, Karl Steiner ne savait pas dans quelle aventure il s’embarquait lorsqu’il achetait, dans les années 70, dix-sept biens immobiliers dans la vieille ville de Zurich. À l’origine, il voulait démolir les bâtiments existants et les remplacer par des immeubles de bureaux modernes. Mais la protection des monuments et la nouvelle ordonnance sur le logement lui ont mis des bâtons dans les roues.
Après des années de réflexion, une idée brillante fait son chemin: après tout, un hôtel c’est également une forme d’utilisation de l’habitat, à durée déterminée certes. En 1990, le feu vert est donné pour la transformation selon les plans de l’architecte Tilla Theus.
L’exiguïté du chantier requiert force et inventivité. Il n’existe pas de remède miracle pour les monuments protégés souvent en piteux état. Le Widder Hotel fête son inauguration en 1995. Les maisons médiévales comptent 49 chambres, toutes différentes, ornées de peintures murales soigneusement restaurées et d’autres objets historiques. Un séjour permettant de vivre l’histoire de Zurich dans ses murs.
Réunion de chantier (de gauche à droite): Thomas Grossenbacher et Robert Holzach, maîtres d’ouvrage (SBS, aujourd’hui UBS) aux côtés de l’architecte Tilla Theus et Peter Steiner.
Comment une poutre d’acier de 32 m de long peut-elle traverser une façade classée monument historique?
Une idée visionnaire, un hôtel unique : une ambiance grand luxe de cinq étoiles dans des murs médiévaux.
Après la réunification, des milliers de touristes visitent le centre historique de Berlin, Gendarmenmarkt. Cependant, fin 1993, leur premier regard ne se pose pas sur le théâtre de Schinkel, mais sur le plus grand chantier d’Europe: un énorme trou de 20 000 m² où se dressent dix grues de chantier.
En 1987, le gouvernement de la R.D.A. avait déjà commencé la construction d’un grand magasin à la Friedrichstrasse, mais après le fiasco de l’entreprise publique, les travaux avaient été arrêtés. À cet emplacement se dressent désormais les Friedrichstadt-Passagen, constitués de trois blocs de logements et de bureaux et reliés par une galerie marchande. Les architectes (Nouvel, Cobb, Ungers) responsables d’un bloc chacun se retrouvent à travers un jeu architectural de «Who is Who». Ungers conçoit le plus grand bloc attenant au Gendarmenmarkt. Contrairement à la construction vitrée expressive de Nouvel, sa construction évoque le «bloc berlinois» caractéristique de l’époque des fondateurs (Gründerzeit).
L’entreprise générale responsable est Steiner Infratec, dont la fondation, en 1990, marque le début de l’expansion de Steiner SA à l’étranger. La collaboration avec Ungers est si fructueuse que Steiner Infratec construit avec lui peu de temps après le siège de la compagnie Bâloise Assurances à Cologne.
Le temps, c’est de l’argent: lorsqu’il fait nuit, les projecteurs permettent de poursuivre le travail sur le plus grand chantier d’Europe.
Le siège de Nestlé «En Bergère» à Vevey n’est pas seulement le centre d’un groupe international, il représente aussi l’architecture mondiale. En 1960, Jean Tschumi construit ce qui est alors le plus grand bâtiment de bureaux de la Suisse romande: un immeuble qui repose sur des piliers, survolant le temps et l’espace.
Seule la technique du bâtiment laisse apparaître les outrages du temps. Dans le milieu des années 90, l’inévitable se produit: il est temps d’intervenir. En 1996, le bureau d’architectes Richter & Dahl Rocha, de Lausanne, présente ses plans. Selon les estimations, la rénovation complète devrait prendre trois ans pendant lesquels le travail des 1700 employés de Nestlé ne devrait pas être affecté. Une gestion irréprochable de la construction est exigée, ce que Steiner SA garantit.
En outre, les architectes veulent créer un puits de lumière au centre de l’immeuble, bâti sur un plan en Y, afin de mettre en valeur le fameux «escalier Chambord». Une intervention architecturale? Pas vraiment. Tschumi lui-même avait prévu ce puits de lumière qui n’avait pas pu être réalisé pour des raisons techniques. C’est au moyen d’un hélicoptère que Steiner installe sur le toit le lanterneau en matériau composite.
Du point de vue géométrique, cela ressemble à un Y, du point de vue architectonique, à un point d’exclamation. Le siège social de Nestlé «En Bergère», conçu par l’architecte Jean Tschumi en 1960.
Ce qui avait commencé à Paris et à New York touche également les États du Golfe au début des années 90: la course au bâtiment le plus haut de la ville, du pays et du monde. Quelle différence par rapport à Zurich, la charmante ville natale de Steiner! Depuis 1984, la construction d’immeubles y est interdite, au grand regret de certains. En 1972, Steiner avait construit le bâtiment le plus haut de Zurich à l’époque, l’Hotel International, de 85 m de haut.
À Dubaï, Steiner fait l’expérience d’immeubles d’un autre ordre de grandeur. L’entreprise accède à ce marché à travers la joint venture fondée en 1992, Turner Steiner International (TSI), car Turner est mieux implanté au Moyen-Orient.
La joint venture atteint son apogée avec la construction des Emirates Towers. Les deux tours de 355 et 315 m de hauteur conçues par le cabinet d’architectes NORR restent pendant presque une décennie les bâtiments les plus hauts de l’Émirat et, aujourd’hui encore, elles sont les bâtiments les plus hauts construits par Steiner en coopération avec d’autres entreprises de construction. La plus haute des deux tours est un bâtiment commercial et la deuxième un hôtel de luxe.
Leur inauguration en 2000 marque à la fois l’apogée et la fin de la joint venture TSI. L’entreprise allemande Hochtief absorbe Turner la même année.
Dans l’une des tours Emirates Towers, le centre commercial The Boulevard abrite essentiellement des boutiques de luxe.
Les Emirates Towers font partie du paysage urbain de Dubaï.
Un projet de construction peut rencontrer des résistances. Le blocage du projet de construction pendant plus de dix ans par la conseillère municipale de la ville de Zurich, Ursula Koch, reste heureusement une exception.
Petit rappel: dans les années 80, Steiner avait déjà l’intention de construire un complexe de bureaux, Utopark, sur le terrain de l’ancienne papeterie Sihlpapier AG au sud de Zurich. Le refus de la ville d’accorder le permis de construire à Steiner aboutira à un litige qui durera pendant plusieurs années. En dernière instance, le Tribunal fédéral donne raison à Steiner en 1999.
Mais les temps changent et le complexe de bureaux n’est plus d’actualité. Avec l’architecte Theo Hotz, Steiner développe un nouveau projet: un centre commercial et de loisirs de première catégorie, une «cité dans la cité». Cette fois, le projet est accepté. Le permis de construire est accordé en un temps record. En 2004, la première pierre est posée et, en 2007, le centre fête son inauguration. Depuis, on compte 21 000 visiteurs chaque jour dans les 80 boutiques, les 14 restaurants, le cinéma, la maison de la culture, l’église, la bibliothèque, le centre de fitness, l’hôtel, le centre médical, la Kalanderplatz.
En 2013, la Sihlcity se voit décerner par la ville de Zurich le prix des « bâtiments de qualité». Tout vient à point à qui sait attendre.
La cheminée, l’entrepôt de papier et l’atelier de finition de l’ancienne fabrique de papier ont échappé à la démolition.
La Kalanderplatz au centre de Sihlcity.
L’architecture impressionnante de Theo Hotz dans le passage du commerce.
En ce début de millénaire, un nouvel esprit urbain souffle sur la ville de Zurich. En 2001, le nouveau slogan touristique de Zurich est «Zurich – Downtown Switzerland» et le cabinet d’architectes Gigon / Guyer apporte un argument architectural: la Prime Tower.
D’une hauteur de 126 m, elle est le bâtiment le plus haut de Suisse. Mais ce n’est pas la seule raison de son caractère d’exception. Elle joue savamment avec les perspectives et les proportions: selon l’endroit où l’on se trouve, la tour présente une silhouette élancée ou un profil plus large. Un autre aspect inhabituel: les étages en porte-à-faux élargissent le bâtiment vers le haut. L’inversion statique assure une plus grande surface utile et une meilleure stabilité.
La construction a été réalisée par Steiner SA en collaboration avec Losinger Marazzi AG. L’enveloppe demande de la créativité. Un échafaudage n’est pas envisageable faute d’appui, on opte donc pour un coffrage grimpant: pièce par pièce, le bouclier hydraulique avance vers le haut jusqu’au dernier étage.
La Prime Tower accueille un restaurant honoré d’une étoile au guide Michelin et un bar. La Prime Tower n’est pas un bâtiment de bureaux coupé du reste du monde. Elle est le symbole de la ville de Zurich qui s’est métamorphosée ces quinze dernières années en l’une des villes les plus agréables du monde.
Les deux appendices donnent à la Prime Tower l’allure d’un taureau.
Située près de la gare Hardbrücke, la Prime Tower est très facile d’accès. A gauche, en arrière-plan, les quatre tours de Hardau.
Si quelqu’un avait cherché Lavasa sur une mappemonde il y a quinze ans, il ne l’aurait pas trouvée. Cette ville n’existait que dans la tête d’Ajit Gulabchand, président du CA et CEO du groupe Hindustan Construction Company (HCC). Aujourd’hui, Lavasa se trouve à 120 km au sud de Mumbai et à 50 km à l’est de Pune dans l’État de Maharashtra, à l’ouest de l’Inde.
Lavasa est loin d’être terminée. Un jour, la «Hill City» devrait avoir quatre quartiers où 200 000 habitants pourront vivre et travailler. Le premier quartier, Davse, prend forme. En 2009, l’École hôtelière Lavasa, une filiale de la fameuse École hôtelière de Lausanne, ouvrait ses portes. Le palais des congrès est également très occupé.
Si Lavasa est un succès, de nombreuses «Lavasa» pourraient freiner la pression démographique des mégalopoles en Inde. Le premier ministre indien, Modi, veut faire construire cent villes planifiées dans les trente prochaines années. Le marché est bien là mais le savoir-faire en matière d’urbanisme et de gestion de la construction fait défaut en Inde. C’est la raison pour laquelle HCC rachète Steiner SA en 2010 et délègue, en 2013, la responsabilité du développement et de la construction de Lavasa à la filiale Steiner India Ltd. Le volume de la construction s’élève à CHF 1,4 milliard.
Lavasa est un véritable défi: les pluies de la mousson, des configurations politiques changeantes, un manque de travailleurs qualifiés, l’arrêt soudain des travaux... Peu importe! Comme disait Sinatra: «If you can make it here, you can make it anywhere.»
Un parfum d’Italie en Inde – la promenade au bord de l’eau à Davse.
Lavasa City se trouve le long d’un bras du fleuve Mutha.
Évoquant de gigantesques pétales, les six structures se déploient à proximité des voies. La Maison de la paix est un élément marquant de l’architecture et plus encore: un exemple de planification minutieuse et de précision du travail de l’entreprise générale Steiner SA.
En effet, le projet de construction est d’une rare complexité. Pour ancrer les fondations dans un terrain meuble, Steiner doit forer 300 pieux dans le sous-sol jusqu’à 20 m de profondeur. Les six structures ellipsoïdales, qui n’ont pas un seul mur droit, se déploient sur les fondations. Le géomètre est un protagoniste essentiel du chantier: en l’absence d’axe d’un bâtiment, il faut en permanence mesurer les coordonnées x et y. La tolérance est de 6 mm.
Le résultat, un bâtiment qui, précisément en raison de sa complexité et de sa transparence, dégage une aura unique. De plus, la complexité du projet de construction correspond à la mission ambitieuse du maître d’ouvrage d’instaurer la paix sur cette terre. Le maître d’ouvrage est le célèbre Institut de hautes études internationales de Genève.
Correspondance assurée: la Maison de la Paix est également très bien desservie au niveau transports.
Pas d’angles ni d’arêtes – les six corps de bâtiment ressemblent à des fleurs de lotus.
Tous les matins, des hommes et des femmes d’affaires affluent depuis la gare d’Oerlikon à la Hagenholzstrasse. Dans ce quartier où l’industrie était florissante se dressent aujourd’hui des immeubles de bureaux.
Un exemple récent: SkyKey, l’immeuble conçu et construit par Steiner, est celui de tous les superlatifs: 42 000 m² de surface de bureaux, 2500 postes de travail (500 de plus que dans la Prime Tower), le coup de crayon de Theo Hotz, le certificat écologique le plus élevé, LEED Platinum. Les toilettes sont alimentées par l’eau de pluie du toit.
La société d’assurances Zurich, unique locataire du bâtiment, y a installé son siège. Le bâtiment s’ajoute ainsi à la longue liste des sièges de sociétés que Steiner a construits pour des groupes internationaux tels que Swissair, IBM, Philipps, Procter & Gamble, Swiss RE ou Unisys.
Avec SkyKey, Steiner SA a construit sur la dernière parcelle restée vierge de son ancien site. En 1948, Karl Steiner s’était installé à cet endroit. Il y a quinze ans, la zone industrielle commençait à se transformer pour devenir un quartier de logements et de services. Steiner a marqué de son empreinte la deuxième zone de développement la plus importante de Zurich, Leutschenbach. SkyKey est une clé à la fois du passé et du futur.
C’est ici que se trouvait le siège social de Steiner SA jusqu’en 2011. Aujourd’hui, l’immeuble de bureaux SkyKey trône majestueusement à sa place.
Steiner SA a dirigé des projets de construction pour de nombreuses sociétés de taille mondiale. La Zürich Versicherungs-Gesellschaft AG est l'unique locataire de Skykey.
Tout le monde est bienvenu, sauf les automobilistes. La coopérative d’habitation «mehr als wohnen» («plus que se loger») s’est fixé des objectifs écologiques élevés avec un lotissement conforme au mode de vie de la société à 2000 W. Malgré cela, tout le monde s’arrache les presque 400 logements.
Steiner a commencé la construction du lotissement en 2012. Le terrain est contigu à l’ancien site de l’usine de Steiner, dans le quartier zurichois d’Oerlikon, et fait partie de la deuxième zone de développement la plus importante de Zurich: Leutschenbach.
Cinq cabinets d’architectes ont participé à ce projet de construction. Par conséquent, les concepts de logements sont variés, allant des appartements classiques comptant deux à six pièces jusqu’aux logements satellites dernier cri. Ces derniers sont organisés selon un schéma «flat-in-flat» et offrent, sur 250 m², jusqu’à dix pièces avec salles d’eau individuelles, espace cuisine et repas, un concept idéal pour la vie en commun de plusieurs générations, par exemple. Des surfaces de magasins et de bureaux au rez-de-chaussée, des espaces verts entre les maisons et de nombreuses salles communes caractérisent le nouveau concept de lotissement «mehr als wohnen».
Des places entre les maisons constituent de futurs espaces collectifs.
Les premiers logements sont pratiquement terminés.